Balade autour de Mandalay
Une visite touristique pleine de surprises...
Après avoir loué un scooter durant une journée et avoir tenté de visiter par nos propres moyens les points d’intérêt de Mandalay, nous avons constaté que malgré la liberté d’action que cela nous procurait, nous n’avancions pas bien vite et que nous perdions un temps fou à tenter de nous diriger. Souhaitant poursuivre nos découvertes nous avons opté pour un guide nous proposant de faire une Balade à Mandalay et de visiter une liste impressionnante de lieux.
C’est donc à 5h du matin les yeux encore gonflés de sommeil que notre guide nous a récupérés devant notre guest ainsi que nos acolytes pas bien plus frais que nous.
Nous avons commencé par le U Being bridge, un pont à 15 km de la ville tout en teck permettant de traverser lac Taungthaman. Ses 1,2 Km en font le pont en teck le plus grand du monde.
Au-delà de la performance architecturale, la beauté du lieu est saisissante. Les reflets des montagnes dans le lac, la lumière du soleil levant nous donnent une sensation de pureté et de sérénité alors même que les touristes nous entourent.
Malheureusement pour nous, la beauté du lieu n’interpelle pas les filles qui sont assez désagréable chouinent, râlent. Nous essayons tant bien que mal avec Anne-Laure de calmer nos filles pendant que les papas descendent du pont pour aller voir la vie qui se déroule sous nos pieds.
De chaque côté les bords du lac sont cultivés à l’ancienne avec des bœufs et des charrettes en bois. On se croirait revenu au 18ème siècle. Nous poursuivons un peu notre ballade sur le pont mais à force de nous attarder tous les 2 mètres sur la vie qui nous entoure nous devons faire demi-tour car notre guide nous a donné rendez-vous pour la suite du programme.
Nous ne parcourons que quelques mètres avant d’arriver dans un monastère où 3000 moines viennent étudier avant de se voir envoyés dans les monastères de leur choix. Nous y apprenons par exemple que les tenues des moines étaient historiquement des morceaux de tissus usagés que les moines récupéraient et cousaient ensemble pour avoir une assez grande longueur. Afin de ne pas avoir un patchwork sur le dos ils teignaient leurs tissus dans une couleur plutôt foncé. C’est comme cela que la tenue traditionnelle des moines a été adoptée il y a déjà bien longtemps. Aujourd’hui les moines n’ont plus besoin d’aller récupérer des tissus usagés pour fabriquer leurs tenues, car de nombreuses boutiques proposent le « kit complet du moine » mais les fabricants doivent couper et recoudre les étoffes pour respecter la tradition.
Après cette explication vestimentaire nous avons découvert les cuisines du monastère, impressionnantes au vu du nombre de repas servis quotidiennement, face au style archaïque de cuisson.
Par contre nous avons moins aimé voir des dizaines de touristes attendre les moines pour les photographier. C’est en file indienne qu’ils sont arrivés droits, stoïques, résignés à cette mise en scène assez gênante. On avait l’impression que les touristes les photographiaient comme des bêtes au Zoo.
Nous n’avons pas voulu prendre part à cette mascarade et avons retrouvé notre guide pour la suite du programme.
Maintenant direction une fabrique de textile. Bon je vous passe les détails car je vous en ai déjà tout expliqué sur le processus de tissage dans l’article sur notre découverte de l’usine de textile dans la grange. Dans cette fabrique on voit bien que c’est prévu pour le passage des touristes car les allées sont larges, et la boutique de tissus propose à prix d’or des Longhi juste à la sortie. Nous préférons une fois de plus prendre les chemins de traverse et jouer avec les filles sur des vélos trouvés dans l’arrière-cour, certainement aux enfants des femmes travaillant à la fabrique. Et oui au Myanmar il semblerait qu’il soit possible d’emmener son enfant sur son lieu de travail. Les assistantes maternelles ne doivent pas encore exister. Ce qui n’est pas un mal !!!! J’ai quand même un léger sourire en pensant qu’on pourrait faire la même chose chez nous.
Nous partons rapidement vers la colline de Sagaing, l'un des sites religieux les plus importants du Myanmar, surplombant des centaines de pagodes et l'Ayeyarwady. Aye quoi ? l'Ayeyarwady est la rivière traversant le pays sur plus de 2000 km de long et qui prend sa source dans les montagnes de l'Himalaya pour se terminer dans la mer d'Andaman. Pour admirer ce magnifique paysage il nous faut malgré tout monter les nombreuses marches menant à son sommet avec les filles en porte bébé.
Du coup arrivés en haut on se pose, plutôt on s’écroule sur les chaises du petit resto.
Il nous faudra plus de 30 minutes avant de réussir à reprendre des forces pour continuer la visite emmenant sur la pagode offrant LA vue. C’est vrai ça valait le coup d’en Ch….
N’empêche qu’en descendant on est sur les rotules et que notre seule envie est d’aller nous poser pour manger. Ça tombe bien, Momo nous emmène dans un restaurant Birman où nous mangeons pour la première fois un « curry traditionnel Birman ». Ça n’a rien à voir avec les curry thaï que nous connaissons, ni dans le goût, ni dans la présentation. Les serveurs arrivent avec des dizaines de petites assiettes toutes remplies de différents légumes cuisinés. On y retrouve du chou, du soja, du tofu, des pommes de terre, du concombre, des pois, j’en passe et des meilleurs. C’est un véritable régal. Pour 1600 kyat (1,60€) nous sommes servis à volonté. A peine finies, les assiettes vides sont remplacées par des nouvelles. C’est l’opulence et nous nous régalons de ces mets que nous découvrons tous plus intéressants les uns que les autres. Je n’ose imaginer le temps qu’il faut pour préparer ce genre de repas chez soi.
Une fois repus, nous repartons à la découverte d’une fabrique de chapelets. Oui je sais, de prime à bord ça ne semble pas très intéressant, mais là où c’est sympa, c’est que nous sommes allés dans un petit village au milieu de nulle part. A notre arrivée, indisciplinés comme nous sommes, nous ne suivons pas les indications de notre guide et partons en sens inverse de ce qu’il nous conseille. Les filles courent après une vache et nous découvrons une ferme appartenant à une vieille femme qui me prend par la main et m’invite à m’assoir. Persuadée que je comprends ce qu’elle me dit, elle commence à me raconter sa vie et m’expliquer que sa sœur vit la maison attenante, que son fils l’aide aux champs et qu’elle cultive du riz. J’apprends également que sa vache est malade et l’inquiète beaucoup car elle a besoin d’elle pour travailler la terre. Non non rassurez-vous je n’ai pas appris à parler le birman, j’ai juste demandé à notre guide de me traduire ce qu’elle me disait. Je crois que ça ne lui a même pas traversé l’esprit que je puisse ne pas comprendre sa langue. Elle m’a dit que c’était la première fois qu’elle voyait un blanc et qu’elle était heureuse de m’avoir vue croisée ou rencontrée. Ce moment a été pour moi MAGIQUE. Cette petite mamie toute ridée m’a touchée par sa douceur et sa sincérité. Elle été tellement pure. Je suis repartie toute bouleversée de cette rencontre.
Nous avons malgré tout poursuivi notre visite qui nous a conduits jusqu’à la fameuse fabrique de chapelets. Les filles en ont profité pour sauter une fois de plus sur les vélos des enfants du village et puis se sont lancées dans la confection d’une « soupe » avec les résidus de bois des ouvrières fabriquant les chapelets. L’usine consiste en une grange où 8 filles, plutôt jeunes, trouent des morceaux de bois pour en faire des boules qu’elles perceront de part en part par la suite. La dextérité et la rapidité dont elles font preuve sont impressionnantes, tout comme les demoiselles en bas de la grange qui enfilent les perles à une vitesse record. Nous n’osons pas leur parler pour ne pas les déconcentrer, de peur qu’elles ne se blessent. Toutefois, au bout d’un moment, Arnaud décide de leur faire une fleur en « Balloon » pour égayer l’atelier et les distraire l’espace d’une minute.
La fleur fut accueillie avec plaisir et étonnement. Nous repartîmes avec notre guide qui nous poussait à quitter ce petit village dans lequel nous nous sentions très bien et où nous aurions souhaité poursuivre nos découvertes.
Justement en parlant de découverte, Buch se lance dans la dégustation du Bétel le Bétel vous connaissez? C'est cette feuille grimpante d'Asie du Sud-Est dans laquelle sont mélangé différente substance comme la noix d'Arec, du tabac et la chaux. Notre ami l'a testé pour vous curieux de savoir pourquoi la majorité de la population mâchait cette plante qui lui fait les dents rouge. Ici présenté par momo et testé par "Buch".
Pour en savoir plus sur le Bétel, voir l'article Wikipédia
Finalement nous irons d’échec en échec sur la suite du programme car la fabriques de bonbons était fermée quand nous y arrivons. Du coup nous allons boire un verre près du port de la ville avant de rentrer à pied. Mais avant nous profitons du coucher du soleil une bière à la main tranquillement, tandis qu’Arnaud va explorer les environs son appareil à la main.